Cette nouvelle édition annuelle québécoise du Baromètre jette un regard neuf sur l’état de la confiance envers les grandes institutions — entreprises, médias, gouvernements et ONG — et la façon dont le public espère qu’elles collaborent pour faire progresser la société, innover et résoudre les enjeux les plus épineux de notre époque. Voici dix faits saillants de l’édition québécoise du Baromètre de confiance Edelman 2022:
- La confiance envers nos institutions fait un retour aux niveaux prépandémiques – Malgré les turbulences des deux dernières années, la confiance à l’égard des grandes institutions s’est révélée relativement stable et élevée. Ainsi, 61 % des Québécois affirment faire confiance aux ONG, 63 % aux entreprises, 60 % au gouvernement et 59 % aux médias. La moyenne, appelée indice de confiance, se situe donc à 61 %, bien au-delà du Canada, à 54 %.
- Les employeurs sont la figure jugée la plus digne de confiance et la plus crédible – À une époque où une confiance modérée règne envers l’ensemble des institutions, « mon employeur » mérite la confiance de 78 % des répondants québécois. En fait, les communications de l’employeur représentent la source d’information la plus crédible (67 %), tout juste derrière celles du gouvernement (70 %), mais devant les médias traditionnels (64 %) et les médias sociaux (35 %), ce qui illustre l’importance capitale de la relation employeur-employé.
- Les Québécois entretiennent des inquiétudes sociétales tenaces – La population du pays continue d’être préoccupée par plusieurs enjeux sociaux et politiques, notamment les pertes d’emplois (78 %), les changements climatiques (72 %), les cyberattaques (71 %), la perte des libertés citoyennes (55 %), et le racisme et les préjugés (51 %).
- L’optimisme économique recule, menacé par les incertitudes quant à la viabilité du système actuel – Seulement 43 % des Québécois estiment que leur situation financière familiale sera plus favorable dans 5 ans, un faible pourcentage qui traduit un pessimisme économique marqué. De plus, la moitié des Québécois (50 %) jugent que le capitalisme dans sa forme actuelle cause plus de tort que de bien.
- Les médias québécois résistent à la crise de confiance envers les sources d’information – Quand vient le temps de s’informer, les Québécois se tournent vers les médias traditionnels (62 %) et les moteurs de recherche (58 %) principalement. La méfiance est toutefois marquée envers les médias de marque (42 %) et les médias sociaux (27 %).
- La majorité des Québécois doutent de l’honnêteté et de la transparence des leaders institutionnels – Malgré un indice de confiance élevé à 61 %, plus de la moitié des Québécois croient que les journalistes (56 %), et les dirigeants d’entreprise (57 %) tentent délibérément de les tromper. Les élus gouvernementaux font l’objet de craintes similaires (53 %). De plus, les élus et les chefs d’entreprise sont jugés dignes de confiance par seulement la moitié des Québécois (52 % et 42 %, respectivement).
- La virulence du débat public est source de tensions sociales – La moitié des Québécois (55 %) considèrent que leurs concitoyens sont incapables de mener un débat constructif et civilisé en cas de divergence d’opinions. Bien que le Québec se situe en deçà des moyennes mondiale (64 %) et canadienne (59 %), il s’agit néanmoins d’un seuil critique.
- Les Québécois s’attendent à ce que les dirigeants d’entreprise incarnent le changement – Quelque 58 % des Québécois désirent que le dirigeant de leur entreprise prenne position sur les enjeux controversés qui leur tiennent à cœur, tandis que 78 % veulent que les dirigeants d’entreprise se prononcent sur les politiques publiques ou l’atteinte du bien commun. Les Québécois réclament que les dirigeants d’entreprise participent au débat public et contribuent à élaborer les politiques concernant l’emploi et l’économie (74 %), la technologie et l’automatisation (70 %) et les inégalités salariales (70 %).
- Les dirigeants d’entreprise devraient façonner les politiques, non pas la politique – Bien qu’ils s’attendent à ce que les dirigeants d’entreprise prennent part aux débats publics sur les principaux enjeux sociaux, seulement le tiers des Québécois (32 %) souhaitent les inclure dans la discussion entourant le choix des prochains dirigeants politiques. Il existe donc une frontière claire entre les sphères commerciale et politique, à un moment où les dirigeants d’entreprise sont plus engagés que jamais.
- Les entreprises sont sommées d’en faire plus pour faire progresser les enjeux sociaux – Peu importe l’enjeu – et par une importante marge –, les Québécois souhaitent que les entreprises s’engagent davantage. Par exemple, 61 % des répondants croient que les entreprises n’en font pas assez dans la lutte contre les changements climatiques, contre seulement 9 % qui estiment qu’elles en font trop. Le rôle des entreprises et les attentes de la population envers celles-ci n’ont jamais été aussi clairs, et les dirigeants doivent reconnaître que leur responsabilité sociétale est fermement enracinée dans l’esprit des gens.